"Évaluation de la politique des pôles de compétitivité : la fin d’une malédiction ?" est un document de travail publié par France Stratégie en février 2017. Il s'agit d'une évaluation économique de la politique des pôles de compétitivité en France, notamment en termes d'effet sur les activités de R&D et les performances économiques des entreprises.
L'évaluation est réalisée à partir de la méthode de "différence de différence conditionnelle" et utilise des données d'entreprises couvrant la période de 2005 à 2012. Les résultats indiquent un effet de levier à partir de 2009. En comparaison avec les entreprises non inscrites dans les pôles, les entreprises inscrites augmentent l'autofinancement de leurs activités de R&D au-delà des aides publiques perçues.
L'appartenance aux pôles a été bénéfique aux activités de R&D des petites et moyennes entreprises (PME), avec un effet positif net dès 2007 pour le personnel affecté à la R&D, et à partir de 2010 pour l'autofinancement net des aides indirectes et hors R&D. Cependant, l'impact est plus mitigé pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE).
Une analyse en composantes principales mixtes et une classification ascendante hiérarchique a permis d'identifier quatre groupes de pôles. Les résultats économétriques mettent en évidence un accroissement important des dépenses de R&D et l'effet de levier dans deux groupes sur quatre : le groupe des grandes entreprises étrangères investissant en R&D (High-Tech GEE) et celui du plus grand nombre de pôles (La Majorité).
L'appartenance à un pôle n'a pas eu d'impact significatif sur les variables de performance économique jusqu'à présent. Cette absence d'effet sur les variables de marché se confirme lorsqu'on prend en compte la diversité des pôles au travers de leur classification en quatre groupes homogènes.
En conclusion, l'évaluation met en évidence l'efficacité de la politique des pôles de compétitivité dans le domaine des R&D, particulièrement pour les PME, et l'existence d'un effet de levier dans certains groupes de pôles. Cependant, l'impact sur les performances économiques reste limité.