Dans le rapport de recherche intitulé "Dynamiques sectorielles et gains de productivité", les auteurs, Pierre-Louis Girard, Boris Le Hir et Dimitris Mavridis, examinent comment les différences de gains de productivité annuels entre les pays et les régions peuvent être expliquées par les dynamiques sectorielles.
Ils ont analysé des données de la comptabilité nationale décomposées par 37 secteurs et par niveau régional. Ils ont tiré cinq conclusions clés :
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La dynamique intrasectorielle est la source principale de gains de productivité et de leur variabilité dans le temps et entre les territoires.
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Dans la plupart des pays étudiés, l'emploi se déplace vers des secteurs avec des niveaux de productivité légèrement plus élevés mais avec une croissance de la productivité plus faible, comme les secteurs d'activités scientifiques et techniques. Ces mouvements peuvent augmenter les productivités agrégées à court terme, mais tendent à réduire la croissance à long terme.
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La France se distingue par des mouvements intersectoriels de l'emploi plus faibles que dans d'autres pays, mais l'effet de cette spécificité sur la productivité reste incertain.
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La France présente la plus forte concentration géographique des gains de productivité. Seule une région, l'Île-de-France, affiche une croissance de la productivité par tête supérieure à 1% par an, contrairement à six régions en Suède, cinq en Allemagne, et deux au Royaume-Uni.
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En termes d'évolution de la productivité, la croissance et les divergences de productivité du travail dans les économies sont principalement portées par les services, en raison de leur poids important dans l'emploi. En France, les gains de productivité sont portés par les activités scientifiques, techniques et administratives, puis par le secteur du commerce, des transports et de l'hébergement-restauration, par la construction et par les produits informatiques.
Les auteurs concluent que le ralentissement généralisé des gains de productivité observé dans la plupart des économies avancées, y compris la France, est dû à divers facteurs, dont la désindustrialisation et la tertiarisation de l'économie. Ils soulignent l'importance de la spécialisation sectorielle, tant au niveau national qu'à un niveau géographique plus fin, dans l'exploration de ces tendances.
Cependant, il est important de noter que les auteurs ne fournissent pas de conclusions sur les implications politiques ou économiques de ces découvertes et ne fournissent pas d'avis sur les politiques à mettre en place pour améliorer les gains de productivité.